12/08/15 : de Salento à Cartagena de indias
En route maintenant pour le village coloré et très touristique de Salento…
Une balade de 3h30 dans la vallée de Cocorá et ses palmiers de cire (emblème national de la Colombie) qui poussent entre 1500 et 3100 m d’altitude et peuvent atteindre 60 m de haut.
A la découverte des orchidées, papillons, oiseaux…
Epuisante, cette journée…
Nous prenons l’autoroute en direction de Medellín avec pour la première fois, des aires de service (café,wifi… le luxe !) et premier skype avec Marraine qui a réalisé un véritable bond technologique, après celui de Mamie et Papi bien sûr ! Un grand bonheur de se revoir…
Nous passons la nuit sur l’aire de service suivante à Pereira avec l’accord du gardien, cette aire étant normalement fermée de 22h à 7h.
Le lendemain, nous traversons la ville de Manizales, à la recherche de la route vers Salamina, notre gps étant perdu.
Nous sommes alors en bas d’une rue à forte pente (plus de 50% !), bien trop raide pour notre camping-car…enfin, je suis la seule à le penser…
Un policier, en haut de la rue, bloque la circulation transversale pour nous laisser la voie libre et fait signe à Manu d’avancer.
Prise d'élan...accélération... pour franchir la côte mais arrivé en haut de la rue, une automobiliste ne respecte pas l’interdiction de passer du policier et nous coupe la route…Freinage d’urgence juste avant le haut de la rue…
Et là, impossible de repartir, la pente est trop forte...
L’agent de police appelle des renforts pour arrêter la circulation sur la zone et tente de trouver une dépanneuse pour tirer le camping-car. Au bout de ¾ d’heure, une première dépanneuse de la ville arrive mais déclare forfait devant « nos presque 5 tonnes ».
Entre temps, les policiers et les locaux, toujours aussi chaleureux et décontractés, nous posent foule de questions sur notre voyage, photographient « el carro casa »…
Puis une dépanneuse mieux dimensionnée arrive enfin et sort le camping-car de cette mauvaise posture.
Les policiers plaisantent en nous disant que ça nous fera un souvenir de Manizales…
Nous devons insister pour régler les frais de dépanneuse qu’ils limitent à une somme purement symbolique.
Nous voilà repartis maintenant dans la zone caféière.
Et arrivons à Salamina, un agréable village au nord de Manizales, sur une route secondaire menant à Medellín.
On est en pleine campagne électorale municipale, les affiches des candidats pullulent dans les villes et villages.
En nous baladant, nous tombons sur une coopérative caféière, les 4X4 défilent pour apporter les sacs de grains de café. Le responsable nous explique le fonctionnement. Le prix payé au producteur est fonction de sa qualité physique (examen à vue du grain) et gustative (une majoration est appliquée si la dégustation à la tasse le justifie). Le meilleur café part à l’exportation, la coopérative travaille avec l’exigeant suisse…Nespresso.
Actuellement, le meilleur café vert qualité « Nespresso AAA » est payé au producteur 835 000 pesos la carga (125 kg), majoré éventuellement de 25 000 pesos lors de la dégustation à la tasse. Un prix plancher de 800 000 pesos est garanti au producteur.
Le logo « Rainforest alliance » garantit le respect de l’environnement dans les cultures et un bon prix payé aux producteurs. Entre l’arrivée des sacs de grains verts à la coopérative et leur arrivée sur un port européen, 30 à 45 jours s’écoulent.
A notre grande surprise, nous découvrons un « club Chevillotte »… rien de surprenant à trouver une salle de billard français en Colombie, chaque village en compte plusieurs…
Mais Chevillotte, c’est la prestigieuse marque française de billard !
L’employé nous confirme que c’est effectivement une pièce unique en Colombie…
Le lendemain, nous poursuivons notre route sinueuse vers le nord, au milieu des caféiers, bananiers, cannes à sucre, avocatiers…
Nous découvrons un nouveau fruit, le lulo, très rafraîchissant en jus.
Nous arrivons à Aguadas (2000 m) en pleine effervescence…
Du 14 au 16 août a lieu le festival national del pasillo, rythme qui mêle valses européennes et airs populaires de la région. Nous assistons en soirée à une première représentation au coliseo municipal.
On poursuit avec le carnaval des jeunes…
Et un défilé de voitures…même une 4L relookée…On trouve de nombreuses Renault en Colombie depuis l’implantation en 1970 d’une usine près de Medellín.
De nombreuses chivas, bus emblématiques de Bolivie où s’entassent passagers et marchandises, circulent dans la région.
Aguadas est la capitale du fameux « aguadeño », sombrero emblématique de la région, fabriqué par les femmes à partir de la palma de iraca, une variété de palmier. Une semaine de travail pour fabriquer un sombrero. Nous admirons les doigts experts…
Les hommes arborent les tenues traditionnelles : sombrero aguadeño, poncho léger (souvent posé sur l’épaule) et sac-besace.
2 agréables journées à Aguadas et une multitudes de photos (après un nettoyage « maison », mon ami Nikon a enfin repris du service…)...
Et nous repartons le 15 août vers Medellín, toujours par notre itinéraire bis…
Medellín est une ville chère dans le cœur des colombiens et où on l’on trouve, paraît-il, les plus belles femmes du monde… ???
Nous stationnons à Medellín (1540 m) dans le quartier résidentiel d’El Poblado où vit la population aisée de la ville.
Medellín (2,1 millions d’habitants) est une métropole moderne et prospère, c’est le premier centre industriel du pays.
Nous y arrivons un dimanche, piétons et cyclistes envahissent les ciclovías. Nous en profitons pour rejoindre le centre à pied.
El Parque San Antonio avec un impressionnant buste en bronze du sculpteur colombien Fernando Botero.
La Plaza Cisneros, sa forêt de guadua et ses tours en spirale.
La Plaza Botero et ses 23 sculptures.
La Catedral Metropolitana du XIXe siècle, qui serait la plus imposante structure en briques du monde…
Medellín dispose d’un agréable métro, moderne, sécurisé, propre et en grande partie aérien… l’opposé du métro parisien ! Nous l’utilisons pour circuler.
Vous apercevez ci-dessous une photo du métro avec une pub pour « el mejor perro », littéralement « le meilleur chien »… Non, les colombiens ne mangent pas du chien ! « perro » est leur traduction de « hot dog », parfois écrit aussi « perro caliente ».
Nous ne sommes pas séduits par le centre-ville de Medellín mais profitons pleinement du quartier d’El Poblado : ses agréables cafés, ses supermarchés à l’européenne et une lavandería bien sûr. Un peu de modernité, ça fait du bien !
Une pause « Postobon », le roi des boissons en Colombie ! A chacun sa couleur… Uva, piña, naranja, manzana…
Nous effectuons un ravitaillement « gourmet » dans le supermarché « Exito », propriété du groupe français Casino. Nous sommes surpris d’apprendre que Casino est le leader de la distribution alimentaire en Colombie avec des hyper et supermarchés, des magasins de proximité et même du discount.
Des courses à la française… grâce aux nombreux produits Casino importés : chocolat noir, gâteaux au chocolat, vinaigre de vin, moutarde et… jambon sec, saucisson, gruyère, baguette, croissants…!
Un vrai festin à venir pour nos papilles...
Le lendemain, nous effectuons une dernière visite, direction le jardin botanique au nord de la ville. Un vrai bol d’air… Papillons, iguanes, orchidées…
Nous quittons Medellín et poursuivons notre route vers l’est.
Nous passons par le rocher du Peñol, cette étrange masse haute de 200 m au bord du lac-barrage El Peñol
Nous arrivons à Guatapé, un superbe village au bord du lac, dont les murs des maisons sont ornés de frises rappelant les coutumes et légendes de la région. Ce lieu prisé des habitants de Medellín le week-end retrouve son calme en semaine dont nous profitons. Le village est particulièrement préservé, même les constructions récentes respectent le style des bas-reliefs colorés.
Nous profitons des structures gonflables du lac pour une après-midi défoulement et détente…Et ça glisse, et ça tombe…
Manière de terminer la journée franchement épuisés, nous voilà partis pour une balade en kayak…
Nous passons finalement la nuit à 10 km de là dans le village d’El Peñol à 2000 m.
La Colombie étant plus moderne que les 3 derniers pays traversés, nous retrouvons des équipements de type piscine municipale, parcs aquatiques, parcs à thème… pour le grand bonheur des enfants.
C’est tout le charme de la Colombie, un subtil équilibre entre modernité et tradition.
Direction maintenant Muzo et ses mines d’Emeraude plus à l’est…
L’endroit n’est pas touristique, après différents contacts nous n’avons pas trouvé de guide…
Tant pis, on se débrouillera seul.
Première difficulté, trouver la route pour s’y rendre. Pas de problème jusqu’à Puerto Boyacá, la route est goudronnée.
Après ça se complique, le gps n’a plus de route. On aurait dû s’en douter car on n’avait pas payé de péage…pas de péage, pas de route, classique en Colombie !
On se renseigne et effectivement la route goudronnée s’arrête là et pour la suite, ce sera une piste en cailloux dans la cordillère.
Combien de kilomètres demande t-on ? On nous répond…4 heures jusqu’à Otanché ! Avec le handicap « camping-car », on ajoute 50% ce qui fait 6 heures de route…Après Otanché, pour aller à Muzo, ils ne savent pas. On s’attend à une dizaine d’heures de route au total pour 180 km environ !
On en discute ensemble et finalement, à l’unanimité, on décide de poursuivre.
Mais il faut au préalable valider la sécurité dans cette zone reculée et non touristique.
Nous avions aperçu une base aérienne quelques kilomètres avant, nous décidons d’y repartir pour recueillir l’avis des militaires. Ils nous confirment que la zone est totalement sûre mais également que la route est en…très mauvais état !
Nous voilà partis…A la nuit, nous arrivons enfin dans un village, Puerto Romero, que nous découvrons au petit matin….Les villages sont rares dans cette zone.
Le lendemain, nous poursuivons au petit matin notre route…euh notre piste !
L’habitat est réduit à son minimum mais l’électricité est présente. Les cultures se résument à des cacaoyers et des bananiers.
En Colombie, en général, les villages même reculés sont alimentés en électricité, il n’en est pas de même pour l’eau potable. C’est le pays où nous devons acheter le plus souvent de l’eau « purifiée », qui a d’ailleurs mauvais goût.
Une pause dindons très photogéniques…
Et là, quelques kilomètres avant Otanché, surprise… la route est coupée pour travaux : construction de ponts, élargissement de la voie…en vue de son goudronnage.
Juste une ouverture de la route entre 12H30 et 14H30. Aucun panneau précédemment n’indiquait les travaux…
2H30 à patienter…à l’ombre heureusement d’un arbre sous 35° ! Pendant que Manu profite d’une source pour laver le camping-car, je fais des crêpes, manière de chauffer un peu plus la casa rodante ! Ah gourmandise, quand tu nous tiens !
A priori, ces travaux ne dérangent pas grand monde car nous sommes les seuls à passer à 12H30 à l’ouverture de la route !
Nous parvenons enfin à Otanché et poursuivons sur une route goudronnée jusqu’à Pauna où nous passons une soirée avec des adolescents, curieux de savoir comment on a "atterri" dans leur village ! Et Grégoire enrichit ses contacts Facebook !
Les adolescents nous indiquent que cette région est très sûre et, contrairement à certaines zones, ici on peut se balader sans souci dans les montagnes. Nous ne parlons pas de prime abord de la guérilla et de l’insécurité avec les habitants mais c’est pourtant un sujet qu’ils évoquent spontanément en nous voyant. Ils sont conscients de la mauvaise réputation de leur pays et ont à cœur de nous dévoiler une autre image de la Colombie. Ces jeunes nous disent que la guérilla est une honte pour leur pays.
Les adolescents veulent nous retrouver le lendemain à la piscine municipale mais nous décidons de reprendre la route tôt le lendemain car nous ne savons pas combien d’heures il nous faudra pour aller à Muzo. Notre gps indique 84 km de route et 22 km à vol d’oiseau, ça doit tourner sec !
Mais là encore, pas de péage donc pas d’entretien des routes. Il ne reste donc que quelques tronçons de l’ancienne route goudronnée.
Puis voilà enfin Muzo…! Capital mundial de la esmeralda !
Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par Patricia qui nous propose de bivouaquer au calme dans son quartier sur les hauteurs de la ville.
Le lendemain matin, Apolline et Louis partent avec son fils pour le cours de roller dominical des enfants du village. Apprentissage pour Louis, perfectionnement pour Apolline…
2 heures de plaisir ! suivi par une après-midi rollers avec leurs nouveaux copains/copines.
Le roller est un sport très répandu en Colombie, les enfants l’exercent dès l’école primaire. La Colombie dispose dans chacun de ses villages d’infrastructures sportives de qualité.
Pour Gabriel, encore et toujours foot...
Muzo est la capitale mondiale de l’émeraude…située dans ce qu’on appelle le « triangle vert du Boyocá », une vallée de la cordillère où coule le río Minero. L’émeraude est une pierre précieuse comme le diamant, le saphir et le rubis.
A Muzo, nous sommes vite dans le bain ! Ici les émeraudes changent de main dans la rue, en toute confiance, paiement cash bien sûr. Le prix d’une petite émeraude, à taille identique, peut varier de 200 à 3000 dollars fonction de sa pureté et de sa couleur.
Une émeraude brute sur gangue.
On admire le travail de précision des tailleurs d’émeraudes, présents dans tout le village.
Le village n’est pas touristique du tout, ici pas de guide.
Après renseignement auprès des habitants, nous prenons le moyen de locomotion local, le « muchilejo », 4X4 qui assure le transport du village vers les mines.
Nous nous entassons à 13 (classique ici !) dans un vieux Toyota et nous voilà partis avec des mineurs, des acheteurs d’émeraudes…une population hétéroclite qui nous fournira en chemin de précieuses informations sur le fonctionnement des mines.
1/2 heure de route défoncée jusqu’à la quebrada des mines.
Le chauffeur du 4X4, adorable, prévoit de nous récupérer à 15H au même endroit car après, les « muchilejos » se font rares. Effectivement, avec cette chaleur, le travail commence dès 5H dans les mines (les premiers véhicules partent à 4H de Muzo) pour se terminer vers 15/16H.
Nous nous retrouvons Plaza de la Esmeralda, cœur de cette zone minière, où mineurs et acheteurs négocient les pierres, les mineurs s’y retrouvent autour d’une limonada ou d’une cerveza.
Nous sommes sollicités par des vendeurs d’émeraudes pensant que nous sommes là pour acheter ! Les vendeurs, très surpris de voir des enfants sur le site, leur proposent des émeraudes sur gangue à prix cadeau. Un beau souvenir pour eux…
Ils nous indiquent que nous pouvons nous promener sans souci autour des mines et longer le río Minero.
Les grandes mines sont exploitées par des sociétés privées, colombiennes et canadiennes.
Pour ces mineurs salariés, ce sont 8 heures de travail quotidien souvent à partir de 5 heures, sous une chaleur de 40°, pendant 20 jours d’affilée puis 10 jours de repos.
Pour les mineurs à leur compte, les heures ne sont pas comptées et les conditions de sécurité plus limitées.
On a également des mineurs « officieux » venus de tout le pays, attirés par l’appât du gain, et qui creusent de manière illégale.
Dans la mine, les mineurs dynamitent les parois de schiste et affinent à la pioche quand ils aperçoivent une veine de dolomite et de calcite contenant les émeraudes.
Le schiste noir est évacué par wagonnet en dehors de la mine dans le río Minero où les mineurs vérifient qu’il ne reste plus d’émeraude.
D’autres personnes appelées « guaqueros », qui ne travaillent pas dans les mines, passent leur temps à scruter ces résidus dans le río à la recherche de la moindre émeraude oubliée.
Louis, en bon « guaquero », trouve une émeraude dans le río !
Les maisons ou cabanes poussent comme des champignons autour des mines ; écoles, collèges et services de soin sont présents mais les conditions de vie sont précaires.
Ici, on trouve de nombreuses femmes « mineurs ».
En longeant le río, on aperçoit les tunnels miniers et les exploitations à ciel ouvert.
Dans cette exploitation à ciel ouvert, 5 personnes travaillent et le produit de la vente d’émeraudes est divisé par 5. La montagne friable est cassée à la pioche, les cailloux lavés au jet pendant que leurs yeux experts cherchent les émeraudes. Le schiste noir est ensuite chargé sur des wagonnets puis jeté dans le río.
Finalement, on ne voit pas le temps passer tant c’est intéressant et prenant.
Heureusement, le chauffeur du « muchilejo » avec ses passagers, ne nous voyant pas à 15H au point de rendez-vous, longe le río pour nous retrouver !
Nous voilà de retour à Muzo vers 16H après cette passionnante journée.
Et nous rencontrons alors Sandra, une jeune colombienne, vétérinaire de métier, qui vit une partie de l’année en Suisse et parle donc français. Elle nous invite à visiter l’hacienda familiale spécialisée en élevage bovin à quelques km du village.
Nous voilà repartis pour une visite très intéressante de l’hacienda suivi d’un délicieux dîner. La famille de Sandra possède également une hacienda spécialisée dans la production de cacao et ne manque pas d’idée pour diversifier ses productions, ouvrir les exploitations au tourisme…
Cette agréable soirée clôt notre séjour de 3 jours à Muzo, une destination peu ordinaire, mais comme on les aime, au gré de nos envies… avec des colombiens, on ne cessera de le répéter, extrêmement chaleureux et ouverts. On en oublie même les 10 heures de route pour y arriver...
Nous poursuivons maintenant vers le nord avec une première halte dans le village très touristique de Raquira, connu pour ses poteries.
Manu se choisit un souvenir de Colombie, non pas une poterie mais une…incontournable machette dans son fourreau en cuir comme tout bon colombien !...sous l’œil admiratif de Louis.
Nous continuons jusqu’à Villa de Leyva. Entre Raquira et Villa de Leyva, des paysages arides avec des cultures d’oliviers et de la vigne nous surprennent.
Villa de Leyva est un des plus anciens villages coloniaux de Colombie, sa Plaza Major est vraiment de taille impressionnante. Une agréable visite de ce village et de sa succulente heladería.
Mais après notre séjour à Muzo, la visite de ces villages nous paraît bien fade…
Allez, promis les enfants, nous visitons un dernier village colonial, Barichara, considéré comme le plus beau de Colombie. Le village est agréable (mais la chaleur étouffante…), semblable et la vue sur la vallée depuis le mirador absolument splendide. Le travail de la pierre est une spécialité de cette zone.
La région de Bucaramanga, grande zone de production de tabac.
Le cañon de la Chicamocha, entre San Gil et Bucaramanga est une véritable perle.
Nous voilà maintenant revenus au niveau de la mer, plus que 700 km jusqu’à la côte caraïbe.
Nous passons une nuit très chaude à San Alberto.
Les kilomètres défilent sur la Ruta del sol, la Nationale 7 colombienne !
Ici, les singes ont leur passerelle aménagée au-dessus de la double voie, comme les chevreuils dans les Landes…
Et l’on trouve à acheter en bord de route du carburant de contrebande du Venezuela, où les prix sont bien inférieurs. Et ils en vendent même devant les stations-service officielles.
Toujours une profusion de fruits vendus en bord de route et dont nous nous régalons.
Arrivés sur la côte sous 35° et une humidité proche des 90%, nous renonçons à visiter le Parc Tayrona car il faut marcher 1H40 pour arriver à la première plage apte à la baignade, les précédentes étant trop dangereuses.
Après un détour par le village de Taganga où il nous est impossible de stationner en front de mer…
Nous optons pour une route directe vers Cartagena.
Et un premier bain sur la plage du quartier moderne d'El Laguito/Bocagrande.
L'eau à 33° nous rafraîchit à peine...
Après une première nuit au calme dans ce quartier, nous rejoignons la plage de La Boquilla au nord de la ville qui ravit les enfants avec ses vagues.
Et aujourd’hui 3 septembre, nous fêtons les 11 ans de Gabriel…aux anges avec sa tablette !
Au menu, foie gras (apporté par Mamie et Papi), confit de canard de Delpeyrat (trouvé dans un supermarché de Cartagena !)/pommes de terre et le traditionnel gâteau à la fraise, arrosé bien sûr d’un Postobon naranja…
La température, étouffante en journée, ne baisse pas au-dessous de 28° la nuit, ce qui rend le sommeil difficile. C’est la première fois que nous soufrons tant de la chaleur.
Le dimanche après-midi, nous partons même nous rafraîchir dans un centre commercial et déguster de délicieuses crêpes chez « Crepes § waffles », enseigne 100% colombienne.
La qualité des crêpes salées et sucrées (mais aussi des waffles, sorte de gaufre plate) est digne d’une bonne crêperie de Morlaix !
Nous passons 12 jours sur l’agréable plage de La Boquilla entre baignades, Cned et recherches d’un cargo pour amener le camping-car de Colombie vers le Panama.
Il manque effectivement un tronçon de route (de Panaméricaine) de 200 km entre ces 2 pays. C’est une zone aux mains des groupes paramilitaires et trafiquants en tout genre.
Le ferry qui effectuait la traversée des véhicules et passagers à bon marché, s’est arrêté de fonctionner en avril.
Nous squattons les services du port de Cartagena pour obtenir les coordonnées des compagnies maritimes qui effectuent la liaison Colombie/Panama.
Nous contactons une première compagnie qui nous propose un prix presque aussiélevé que la traversée Anvers/Montevideo !
Nous finalisons avec la compagnie Scline en direct, pour une traversée Cartagena/Everglades en Floride/Manzanillo au Panama.
Ce n’est pas le chemin le plus court, 12 jours, mais le moins cher...
Nous songeons même à rejoindre directement la Floride, on irait ensuite au Mexique avant de revenir vers l’ouest américain et le Canada.
Mais les enfants veulent absolument visiter l’Amérique centrale conformément à l’itinéraire prévu au départ. C’est qu’ils prennent goût au voyage les monstres !!!
La traversée se règle en espèces sur la base d’un prix en dollars.
Pour éviter les frais d’un intermédiaire, nous réalisons nous-mêmes les formalités auprès des douanes, de l’administration portuaire, de la police anti-narcotrafiquant…
3 jours de marathon (oui, on a bien dû faire nos 42 km…en camping-car) entre les différents services, avec du personnel toujours souriant, c’est leur gros point fort, mais pas toujours efficace…
Ce qui nous vaudra d’être arrêté par la police de Cartagena suite à un demi-tour peu réglementaire de Manu …L’agent de police, voyant que nous sommes des touristes, en profite pour placer la barre haute… L’amende commence à 350 dollars ! Nous lui faisons remarquer que ça représente plus d’un mois de salaire en Colombie et que la voiture arrêtée devant nous ne doit pas payer ce tarif ! Même en France, les amendes n’atteignent pas ce niveau ! Nous reconnaissons avoir effectué une manœuvre peu orthodoxe et sommes d’accord pour payer une amende « normale ». Le policier maintient sa position…Nous aussi, nous avons le temps, nous arrêtons le moteur au milieu de la rue et faisons passer Apolline et Louis devant. Le policier, devant les enfants, perd ses moyens…Escroquer des touristes d’accord, mais pas devant des enfants ! On reprend les discussions et l’amende diminue rapidement pour finir à…40 000 pesos soit 12 euros, de la main à la main bien sûr !
2 jours avant le départ du cargo, nous laissons notre camping-car dans le port de Cartagena. Le lendemain, la police anti-narcotrafiquant, après une fouille rapide du camping-car, pose les scellés sur les ouvertures.
Et maintenant, à nous…le confort et la fraîcheur !
Nous optons pour une solution location d’un appartement pendant les jours de mer du camping-car…Le choix est large dans le quartier moderne de Bocagrande.
Nous dénichons une perle, un appartement de 90m2 (6 fois le camping-car !) au 20ème étage d’une résidence avec vue mer à 180°, clim, wifi, tv, piscine…et eau à volonté (Manu ne nous restreindra plus les douches !!!).
Le programme est immuable : Cned de 8 à 12H, pause déjeuner/skype/TV jusqu’à 14H30 puis piscine. Nous sommes au 100% numérique pour le Cned car nous n’avons toujours pas les cours papier. Gabriel (6ème), Apolline (CM1) et Louis (CE1) font leurs débuts en anglais…ce n’est pas gagné, seuls des mots d’espagnol leur sortent de la bouche !
Nos déplacements se limitent entre le 20ème étage (l’appart…) et le 4ème (la piscine…).
Même la mer ne tente plus les enfants, l’eau y est trop chaude !
Quelques photos sous-marines...non sans risque, l’appareil photo d’Apolline a bu la tasse ! Il est sous UV depuis 3 jours pour sécher !
Allez courage...aujourd'hui, dernier jour de notre séjour à Cartagena de Indias, nous décidons d'affronter les 35° ambiants pour visiter la vieille ville de Cartagena.
Les espagnols la dénommèrent Cartagena de Indias pour la distinguer de Carthagene en Espagne.
Cartagena est une perle de l'architecture coloniale, classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Ses quartiers historiques sont entourés d'une muraille et sa baie protégée par des forts, construits au XVIe siècle pour contrer les pirates, attirés par la prospérité de la cité.
Pause gourmande chez "Crepes § waffles" dans un splendide bâtiment.
La nuit tombe sur Cartagena de Indias...dont nous avons autant apprécié la cité coloniale que la ville moderne. Splendide !
Nous faisons nos bagages… Nous quitterons Cartagena demain, le 22 septembre, par un vol Copa Airlines direction le Panama.
L’arrivée du camping-car, prévue initialement le 23 septembre à Colon, est retardée d'un jour.
Un véritable coup de cœur pour cette Colombie chaleureuse, envoûtante, colorée, métissée et moderne. Une mention spéciale pour la région du café, les mines de Muzo et Cartagena de Indias.