27/01/15 : de Lago Caburgua à Concepcion
Nous arrivons au Chili, dans la région « IX », appelée plus « touristiquement », l’Araucania.
Le Parc national chilien Villarica nous accueille également avec ses superbes forêts d’araucarias et le lago Quilleihue.
Nous apercevons les fumerolles du volcan en activité Villarica (2847 m).
Le Chili se trouvant à cheval sur 2 plaques, océanique et continentale sud-américaine, la zone est soumise à de nombreux mouvements. 60 volcans sont en activité au Chili.
En cette période de vacances scolaires d’été, les places au calme au bord des lacs sont rares.
Cependant, nous parvenons à nous isoler au bord du Lago Caburgua à 20 km avant Pucon, sur la « playa negra », plage de cendres volcaniques.
Face à nous une zone de corps-morts de bateaux utilisés pour les activités nautiques du lac, très semblables aux nôtres en France : ski nautique, bouées tractées, jet-skis …
Ce lac est connu pour la limpidité de ses eaux et sa température de l’ordre de 22° à cette saison… Torride pour cette région ! Depuis le Brésil, nous ne nous étions jamais baignés dans une eau aussi chaude.
Nous y passons 2 jours, la nuit le lac est désert.
Nous y rencontrons Sebastian et sa famille, en vacances en camping-car dans la région. Ils habitent Iquique au nord du Chili et nous fournissent de précieux renseignements sur notre route.
Après un passage par Pucon pour les envois des évaluations de l’école++ (bis repetita…),
nous poursuivons vers Villarica au bord du lac du même nom avec une superbe vue sur le volcan Villarica.
Cette région est un peu « jumelle » de la région de Bariloche ou San Martin de los Andes côté argentin : on y trouve un tourisme haut de gamme, à l’image de nos villes touristiques européennes.
C’est également une région de thermes tant les sources d’eau chaude sont nombreuses.
Finalement, nous décidons de quitter la région de la Cordillère des Andes et ses lacs, très touristique, pour rejoindre la côte pacifique du centre du Chili.
Nos guides français présentent essentiellement les régions touristiques du Chili.
Pour notre futur itinéraire beaucoup moins touristique, nous achetons le « guide Michelin chilien », c’est le « Chiletur Copec 2015 », édité en espagnol par la société de ventes de carburants Copec, et divisé en 3 régions « centro », « sur » et « norte ».
Aux vues de ces informations, nous décidons de suivre la « Ruta del mar » pour rejoindre au final la capitale Santiago du Chili.
Nous arrivons sur la côte pacifique à Puerto Saavedra.
Le matin, changement de décor, de charmants cochons viennent distraire les enfants pendant l’école++ …
Puerto Saavedra, petite station balnéaire située au bord d’une lagune, bénéficie d’une agréable plage abritée des forts courants et vagues du Pacifique.
Côté océan, la baignade est interdite.
Nous poursuivons vers le nord entre collines et mer dans une grande zone de production de bois, entre pins et eucalyptus, aux mains de grosses sociétés forestières.
Dans cette région, l’agriculture est très peu mécanisée et les bœufs assurent l’essentiel des travaux des champs.
Nous quittons la région de la Araucania pour entrer dans celle du Bio Bio, du nom du fleuve qui la traverse.
Le village de Quidico
Une soirée à la belle étoile…
Le lendemain, visite du musée Mapuche de Canete. Il a été créé en 1977 dans le but de protéger et partager l’héritage de la culture Mapuche, avec une collection de plus de 1400 objets.
La culture Mapuche daterait de 500 à 600 ans avant notre ère. Ils résisteront aux Incas qui devront arrêter leur conquête au niveau de l’actuelle ville de Talca. Mapuche signifie « gens de la terre ».
A l’arrivée des espagnols, le peuple Mapuche est estimé à un million.
S’ensuivent à partir de 1550 et pendant près de 3 siècles, de nombreuses guerres entre les colons espagnols et les indigènes, décimés également par le typhus apporté par les espagnols.
Les mapuches seront dépossédés de leurs terres au profit de colons qui accepteront de vivre sur ces terres.
Après de vaines tentatives au début du XXème siècle pour récupérer leurs terres, de nombreux mapuches émigreront vers les centres urbains pour travailler.
A partir de 1964, le gouvernement Frei redistribuera une partie des terres aux Mapuches mais le gouvernement Pinochet quelques années après leur reprendra.
Après la dictature, la promulgation de la « Ley indigena » ouvrira des négociations mais elle n’entrera en application qu’en 2009. Aujourd’hui, le grand mouvement de protestation de ces « gens de la terre » sans terres continue. Les revendications sont clairement affichées sur des banderoles à l’entrée de leurs communautés, que nous apercevons régulièrement sur notre route.
Aujourd’hui, dans cette région, les communautés Mapuches vivent de l’agriculture, du travail du bois et du tourisme.
La ruka, maison traditionnelle des Mapuches
Le drapeau mapuche
Après Canete, nous passons la nuit sur la « playa blanca » de Lota
Le lendemain, le 03/02/15, nous faisons halte à Concepcion,ville de 200 000 habitants, capitale de la région Bio Bio, avec son importante activité portuaire grâce à l’industrie du bois, de la pêche et de la cimenterie.
Nous nous rendons au Gouvernement du Bio Bio, ancienne gare de la ville, pour admirer la fresque peinte entre 1943 et 1946 par le peintre chilien Gregorio de la Fuente , qui relate l’histoire de la ville.
Cette fresque a été abîmée par le tremblement de terre de 2010.
Nous déjeunons dans une des gargotes du « mercado municipal ».
Au menu, poissons frits et porotos granados, plat populaire à base de haricots, maïs, potiron, oignons et ail.
L’après-midi, visite de la Galeria de la Historia qui relate sous forme de scénettes l’histoire de la ville.
C’est à Concepcion que Bernardo O’Higgins proclama en 1818 l’indépendance du Chili.
Visite également à l’Alliance française dans l’espoir de dévorer quelques livres en français…
Malheureusement, pour cause de vacances scolaires, la bibliothèque est fermée…
Mais les enfants trouveront tout de même quelques magasines en français à l’accueil !
De nombreux français de sont installés dans les années 1800 dans le secteur de Concepcion et Coronel et l'empreinte reste forte : lycée français, monuments aux combattants français de la première guerre ...
Il est toujours étonnant, pour nous européens, de voir aussi peu de voitures dans ces grandes villes.
Les voitures particulières sont peu nombreuses rapport du nombre d’habitants.
L’essentiel du transport est assuré par les bus, les taxis et les « colectivos urbanos ». Les « colectivos » sont des voitures semblables aux taxis et qui réalisent un itinéraire défini, en prenant et déposant des passagers sur leurs trajets. C’est un peu plus cher qu’un bus mais bien moins qu’un taxi.
Nous quittons Concepcion en fin de journée pour rejoindre le petit port de Cocholgue.