03/02/15 : de Cocholgue à Buchupureo
Le village de Cocholgue est divisé en deux parties par un rocher, Caleta grande, la zone des pêcheurs et Caleta pequena, le secteur plus « résidentiel ».
Caleta Grande, le port
L’espace est tellement réduit que le village ne peut pas s’ouvrir au tourisme ni accueillir notre camping-car pour stationner !!!
Nous sommes accueillis par une famille de pêcheurs qui dispose d’un terrain à l’entrée du village pour stationner notre camping-car, à côté de leur bateau en construction.
Cette famille a souffert de la crise de la merluza (merlu) qui a sévi au Chili en 2005 avec le développement de la pêche industrielle. Les gros chalutiers en pêchant aussi bien les petits que les gros poissons ont totalement épuisé la ressource en poissons de ces petits pêcheurs. Cette famille a dû vendre à cette époque son bateau tout simplement pour « nourrir ses enfants
Depuis quelques années, une législation plus stricte de la pêche a permis de reconstituer la ressource en poissons.
Disposant toujours de leur droit de pêche, ils ont donc décidé de reconstruire un bateau de pêche qu’ils espèrent mettre à l’eau d’ici 1 an.
Mais c’est un lourd investissement qu’ils financent progressivement par la vente de poissons séchés. Ils achètent tous les jours entre 1500 et 2000 merluzas fraîches aux pêcheurs. Ils défont les filets, les trempent dans de l’eau salée avant de les mettre à sécher sur des fils en fer.
Les filets sèchent pendant environ 6 jours mais ils doivent tous les soirs les enlever pour éviter que des chiens ne viennent les croquer.
Trois générations travaillent à cette tâche tous les jours de décembre à mars, période pendant laquelle le séchage est possible.
Apolline passe un bon moment en compagnie de Lydia, la benjamine des enfants.
Dans ce petit port, une quinzaine de familles vit de la pêche, du séchage de poissons et du ramassage d’algues.
C’est le dernier endroit au Chili qui réalise le séchage manuel des poissons.
Les algues ramassées chaque matin sèchent 2 jours au soleil avant d’être vendues à une entreprise qui fabrique du plastique avec ces algues, notamment utilisé pour les bracelets de montres.
Ici les bateaux sont encore réalisés à l’ancienne par des « maestros », les charpentiers de marine. La ressource provient de la Cordillère des Andes : les poutres et quilles sont en eucalyptus, les planches à plier en cyprès. Les planches sont mises à chauffer dans un tube en fer rempli d’eau sur la plage pour être ensuite pliées.
Nous prenons beaucoup de plaisir à déambuler dans le port à la rencontre de ces pêcheurs ramasseurs d’algues et charpentiers de marine, toujours prêts à nous expliquer avec passion leur métier.
Nous nous régalerons les jours suivants de poissons frais et de filets séchés offerts par notre famille de pêcheurs…
A une dizaine de km de Cocholgue, nous découvrons Dichato, station balnéaire touristique lovée dans une anse, à l’abri des assauts du Pacifique.
Une grande partie du front de mer et du village ayant été détruit par le tsunami de 2010 qui a suivi le tremblement de terre, Dichato offre aujourd’hui un visage de station balnéaire moderne, c’est un sacré contraste en venant de Cocholgue…
Nous n’y ferons qu’une étape baignade/nuit.
Nous poursuivons sur la Ruta del Mar
Mais il est toujours aussi difficile de trouver des plages pour se baigner dans cette zone…
De nombreuses plages sont interdites à la baignade pour causes de courants trop forts, d’autres plages ont un accès payant. Comme nous l’avions déjà remarqué sur les lacs, les zones d’eau, lacs ou plages, sont publiques mais leur accès est payant car il faut passer par des propriétés privées pour s’y rendre.
Comme en Argentine, nous voyons régulièrement exposées dans les campagnes des machines à vapeur.
Dans ces pays, les nécessités de guerre n’ont pas eu raison de ces vieilles machines comme chez nous en Europe où elles ont été recyclées en machines de guerres…
Nous quittons provisoirement le bord de mer pour longer le Rio Itata et le traverser en fin à une trentaine de km de son embouchure.
A l’intérieur des terres, le thermomètre avoisine les 35° et nous voyons nos premiers orangers, oliviers et vignes depuis bien longtemps…
Les foins sont toujours faits à l’ancienne…
A part des camions de transport de bois, nous ne croisons personne…
Nous retrouvons la côte à Cobquecura où une colonie de 3000 lobos marinos vit toute l’année sur un rocher à quelques dizaines de mètres de la plage…
Nous ne pensions pas revoir des lobos sous ces latitudes …
Sur cette plage encore, la baignade est interdite.
Passage par l’aérodrome de Cobquecura et sa piste en terre.
A la sortie du village, nous nous arrêtons à la Iglesia de Piedra, véritable église dans la roche.
Là encore, la plage est interdite à la baignade.
Nous poursuivons jusqu’au petit village de Buchupureo, qui a la chance de disposer d’une lagune qui attire quelques touristes.
Sa plage aux énormes vagues est interdite à la baignade, seuls quelques surfeurs s’y aventurent.
Nous retrouvons, comme à Cocholgue, un Chili typique.
Ici, 2 fois par jour, les bœufs tirent les barques des pêcheurs entre la lagune et l’océan.
Une fois les pêcheurs partis, les bœufs attendent patiemment leur retour sur la plage pour ramener le bateau dans la lagune…
L’activité de ce village est essentiellement agricole, pommes de terres, haricots et autres légumes y poussent grâce aux eaux du rio mais 3 familles d’agriculteurs complètent leurs revenus avec une activité de pêche.
Poissons et crabes sont ensuite revendus aux restaurants du secteur.
Nous bivouaquons sur cette agréable plage
Et retrouvons le lendemain des pêcheurs au retour de leur pêche aux crabes
Ils proposent aux enfants de monter sur les bœufs… Insolite !
Un des pêcheurs nous indique qu’il organise des balades à cheval sur la plage l’après-midi. Rendez-vous est pris pour le jour même …
Baignade dans la lagune
Le soir, au menu, salade de tomates et poissons séchés de Cocholgue dont Louis est devenu maître en dépiautage … Le filet avant …et après …
Puis crêpes au dessert … C’est la Chandeleur avec quelques jours de retard !!!
C’est un Chili peu touristique mais tellement chaleureux et accueillant que nous découvrons sur cette région de la côte pacifique …